Les silex taillés retrouvés à proximité du village semblent prouver que ce site facilement défendable a été occupé dès l’âge de la pierre polie.
En raison de son emplacement et de la proximité de l’eau, les peuplades Ségusiaves y séjournèrent jusqu’à l’invasion de Jules César.
Ternand a conservé le souvenir d’une toponymie gauloise consécutive aux invasions celtiques entre 1200 et 800 avant notre ère.
A partir du Ier siècle avant Jésus-Christ, ce nid d’aigle est occupé par les Romains qui ont compris l’intérêt militaire et stratégique que représentait cet emplacement, offrant un point de vue idéal pour la surveillance des voies de communication.
Au Vème siècle, lors des invasions barbares, les Burgondes s’installent autour de Lyon.
Pendant la première moitié du VIIIème siècle, les Arabes vécurent sans doute quelques temps à Ternand.
Ternand sort de l’ombre au Xème siècle et est mentionné pour la première fois en 960 au Catulaire de Savigny. Une charte de donation mentionne que Reimond et sa femme Ostende donnent à l’Abbaye de Savigny une partie de leurs biens situés « au pays de Lyon, Vicairie de Tarnan, au village du Breuil... »
Ternand est alors dès le milieu du Xème siècle chef-lieu d’un vicariat ou ager important (Ager Ternantensis) puisqu’il semble avoir regroupé jusqu’à 32 paroisses. En 1013, la venue du Comte Arthaud Thentherge donne la villa de Cervieu dans l’ager de Ternand. Une nouvelle mention de l’ager de Ternand est faite en 1023.
Le cartulaire de Sévigny nous apprend qu’en 1046 un certain Gauceran (ou Gauzerand ?), sa femme et leurs deux fils firent don à l’Abbaye de Savigny de l’Église Saint Jean-Baptiste de Ternand et de l’église Saint-Victor située à quelques 500 mètres au Nord. A cette date, il y avait donc deux églises à Ternand. Il semble que l’église Saint Jean-Baptiste ait été l’ancienne église paroissiale en raison de l’ancienneté de son vocable. le patronage de Saint-Victor, peu courant dans notre région, ne semble pas avoir été trouvé antérieurement au Xème siècle.
En 1173, le bourg de Ternand fait partie des places fortes échangées lors du traité de partage entre les Comtes du Forez et l’église de Lyon.
Ce traité qui mettait ainsi fin aux luttes d’influences que se livrèrent pendant plus de deux siècles les archevêques et les comtes, consacrait un échange de domaines et de droits : le Comte Guigue de Forez abandonnait à l’église de Lyon les pays du Rhône et de la Saône, tandis que l’Archevêque Guichard de Pontigny cédait au Comte toutes les possessions qu’il détenait dans les pays de la Loire.
Le permutatio
de 1173, approuvé par les papes Alexandre III, Lucius II ainsi que par le roi Philippe II Auguste, séparait nettement le Forez du Lyonnais et reconnaissait aux archevêques le titre de Comtes de Lyon.
Ils allaient de ce fait pouvoir remettre de l’ordre dans leurs possessions, organiser la reprise en fiefs des châteaux existants qui échappaient à leur souveraineté et faire bâtir d’autres châteaux, commecelui de Ternand, dans les régions qui en étaient dépourvues.